15 Août 2012
Ca fait déjà un bout de temps que ce fucking-subject est à la charnière de mon cerveau et de mes doigts mais là je vous l'offre.
"Le mieux est l'ennemi du bien"
(Voltaire aurait mieux fait de se pendre le jour où il a écrit cette phrase.)
Si je synthétise:
- Le bien serait une chose amplement suffisante pour réussir sa vie.
- Le mieux est son ennemi car il sous-impliquerait une non-satisfaction de ce que l'on vit.
Wait a minute.
Et ta mère tricoterait pas des écharpes pour des castors népalais?
Alors, m'sieur Voltaire et autres consorts, désolée mais là ça ne va pas être possible.
Déjà je vous avoue avoir été étonnée d'apprendre qu'un humaniste et optimiste comme vous - réputé pour aimer la vie, ses plaisirs, qui luttait contre l'ascendance religieuse et ses dérives sur l'autonomie de l'Homme- puisse finalement castrer l'audace humaine comme ça.
On m'a dit que vous faisiez parti de ces Lumières qui ont choisi de dénoncer les dérives royalistes, clergicales, avec pour but d'amener la raison et la science dans cet océan de croyances et de superstitions.
Vous avez fait partie de ceux qui ont proné l'esprit critique et qui ont lutté contre les préjugés.
Marie Curie a certainement pu être la femme que l'on sait grâce à votre ouverture d'esprit.
Et quoi?
Vous détruisez tout cela parce qu'un soir de beuverie vous vous l'êtes mise sévère avec votre pote Caumartin?
En prônant la suffisance, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit ici, vous niez que la vie doit être ce que vous même pensez: découverte de l'autre, audace, curiosité, dépassement de soi.
Et vous vous reniez vous même.
Le vrai malheur dans tout ça est que ce genre de phrases deviennent ensuite des dictons actés, considérés dans la mémoire populaire comme "vrais" car entendus depuis des générations.
Le risque est simple: nous infantiliser ou nous déresponsabiliser de ce que nous faisons car "comme le dit le dicton..."
SUPER.
Au final on passe d'une croyance déiste à une croyance païenne qui voudrait que la sagesse populaire ait raison. Et nous rejoignons donc ce que nous appelons couramment le fatalisme.
On en fout quoi de ce sentiment qui nous force à nous surpasser pour atteindre un but qui n'est peut-être pas certain mais qui nous semble atteignable?
Je peux me contenter d'un mec "bien", d'un job "bien". On le fait tous à certains moments de nos vies, c'est agréable et rassurant.
Mais je préfère le célibat pour sa liberté, un job qui m'épanouie à la stabilité d'une World Company, une autonomie à l'autarcie.
Je veux du "mieux", continuellement.
Traitez moi d'insatisfaite, d'irraisonnée, de folle rêveuse. M'en fout.
Au sempiternel "Le mieux est l'ennemi du bien" j'opposerais le plus rêveur:
"Quand on veut, on peut"
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